Décès de l’entraîneur de football, Alassane Dia
A 61 ans, Alassane Dia, le coach de l’As Pikine, a hissé toute une ville au paradis du titre de champion du Sénégal. Originaire d’une famille modeste, l’homme a toujours gardé un air cool sur les bancs de touche, malgré les enjeux.
Pikine est en ébullition, la banlieue ne touche plus terre depuis ce titre de champion du Sénégal, décroché «sur le fil» devant le Jaaraf. Partout dans ces populeuses ruelles, de vieilles mémés discutent foot avec délectation, dans les Grand’ places au décor sommaire, l’on savoure le succès avec des commentaires enflammés. Alors que chez le «principal artisan» de ce fait historique, le coach Alassane Dia, c’est le calme. Pas d’euphorie démesurée, pas de gaieté incontrôlée. L’homme reste cool, mais fier. Humble, mais ambitieux. Lucide mais introverti. Dans sa maison, une terrasse aux murs décrépis où on le retrouve près du stade Alassane Djigo, le coach comblé ajoute un trophée de plus à son palmarès. Rasé de près, il est vêtu tout en sobriété, d’un sweat shirt blanc à l’effigie de la Caf, un bas blouson noir et des sandales. Ce matin-là, malgré les nombreuses sollicitations de la presse, des amis de la grande confrérie du foot qui l’appellent de partout, il n’a pas dérogé à la règle de son jogging matinal. De garder les pieds sur terre, malgré l’euphorie ambiante. On ne réinvente pas son identité. L’homme n’est pas du genre à fanfaronner, malgré ce sacre historique. «C’est un très grand bonheur pour la ville, la cité, la banlieue : les gens attendaient cela depuis l’époque des Niayes. Il y a une sorte de bonheur très diffus. C’est une fierté personnelle», explique-t-il. Sans en rajouter.
«A Pikine, on l’appelle Alex Ferguson»