Affaire COVID-19 : L’Assemblée Nationale lève l’immunité parlementaire de Moustapha Diop et Salimata Diop

L’Assemblée nationale a adopté, ce vendredi, à une large majorité, la levée de l’immunité parlementaire des députés Moustapha Diop et Salimata Diop, tous deux cités dans l’affaire des malversations présumées liées à la gestion du Fonds de riposte et de solidarité contre la COVID-19.
Cette décision fait suite aux conclusions des commissions ad hoc, mises en place pour examiner la requête de la justice en vue de poursuivre les deux anciens ministres. Leur mise en cause s’appuie notamment sur un rapport de la Cour des comptes qui relève de sérieuses irrégularités dans l’utilisation des fonds destinés à la lutte contre la pandémie.
Moustapha Diop, député-maire de Louga et ancien ministre du Développement industriel et des Petites et moyennes industries, est soupçonné de mauvaise gestion sur un montant de 2,5 milliards de francs CFA. Cette enveloppe était destinée à l’acquisition de masques dans le cadre de la réponse gouvernementale à la crise sanitaire.
De son côté, Salimata Diop, ancienne ministre de la Femme, de la Famille, du Genre et de la Protection des enfants, est accusée de détournement présumé d’une partie des 150 millions de francs CFA alloués à son département ministériel. Le rapport de la Cour des comptes révèle notamment que des justificatifs de dépenses pour un montant de 36,1 millions de francs CFA sont identiques à ceux utilisés dans d’autres opérations, notamment celles de la caisse d’« aide et secours ».
La levée de l’immunité parlementaire a été menée dans le respect de l’article 52 du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale. Ainsi, seuls ont pris la parole le président de la commission ad hoc, le rapporteur, les députés concernés ou leurs défenseurs, ainsi qu’un orateur contre la levée.
Les autorités judiciaires fondent leur requête sur des « présomptions graves et concordantes », selon les termes du rapport, pour solliciter l’ouverture d’une instruction formelle.