Bassirou Diomaye Faye à Nouakchott : « Nous mobiliser pour l’éducation, c’est investir dans l’éveil des consciences »
La mobilisation des chefs d’État africains pour l’éducation constitue un investissement dans l’éveil des consciences des populations, notamment des jeunes. C’est ce qu’a affirmé lundi le président de la République du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, lors de la conférence de l’Union africaine sur l’éducation, la jeunesse et l’employabilité, qui se tient à Nouakchott.
Depuis ce matin, la capitale mauritanienne accueille cette rencontre axée sur l’avenir éducatif et professionnel du continent africain. Prenant la parole, le chef de l’État sénégalais a déclaré que se mobiliser pour l’éducation « c’est investir dans l’éveil des consciences, la formation aux compétences et le progrès ». Il a ajouté :
« C’est également contribuer à développer une capacité de discernement qui réduit la vulnérabilité face aux manipulations et aux influences néfastes. C’est ériger le savoir, le savoir-faire et le savoir-être en remparts contre l’ignorance et l’obscurantisme. Enfin, c’est garantir des ressources humaines de qualité capables de soutenir les processus de développement économique et social. »
Le Sénégal, un exemple d’engagement pour l’éducation
Le président Faye a rappelé que le Sénégal a choisi d’investir massivement dans une éducation « inclusive et de qualité ». Cela passe par :
L’allocation de ressources importantes issues des budgets nationaux et de l’aide des partenaires internationaux ;
Un accès équitable à l’éducation, en particulier pour les jeunes filles et les communautés rurales, afin de rompre les cycles de pauvreté ;
L’introduction accrue des technologies numériques dans les systèmes éducatifs et de formation à tous les niveaux ;
Le renforcement de la formation technique et professionnelle, adaptée aux besoins du marché, pour mieux connecter les jeunes au monde du travail.
« À nous, décideurs, d’offrir les conditions pour innover et entreprendre »
Selon le président sénégalais, il ne suffit pas de former : il faut également créer des opportunités d’emploi et des écosystèmes propices à l’innovation.
« La jeunesse est le moteur de la transformation économique. Nos jeunes regorgent de créativité et d’ambition. C’est à nous, décideurs, de leur offrir les conditions nécessaires pour innover et entreprendre », a-t-il souligné.
Bassirou Diomaye Faye a également rappelé que le Sénégal place l’investissement dans le capital humain et l’équité sociale au cœur de son agenda national de transformation à l’horizon 2050. Des programmes favorisant l’employabilité sont déjà en cours, notamment :
L’accompagnement des startups dans les secteurs de l’économie numérique et verte ;
Des partenariats public-privé, pour inciter les entreprises à recruter et former les jeunes ;
Le développement de pôles industriels et de hubs d’innovation, générateurs d’emplois à forte valeur ajoutée.
Des défis persistants à relever
Cependant, le chef de l’État a mis en garde contre les défis majeurs, notamment l’écart entre les compétences enseignées et les besoins du marché. « La transition démographique exige des solutions rapides et durables », a-t-il affirmé. Pour répondre à ces enjeux, il a proposé :
Des politiques continentales harmonisées, pour favoriser la mobilité des talents et des opportunités ;
Une collaboration renforcée avec les partenaires internationaux, afin de mobiliser davantage de ressources et d’expertises ; le développement des infrastructures éducatives et numériques, pour réduire la fracture entre zones urbaines et rurales.
Un appel à l’union
« Le succès de notre continent repose sur notre capacité à offrir à nos jeunes les moyens de réaliser leurs rêves. Unissons nos forces pour bâtir une économie africaine capable de retenir nos talents et de répondre aux aspirations de notre jeunesse », a déclaré le président sénégalais.
Il a exhorté ses homologues à travailler ensemble pour construire un continent où chaque jeune, quel que soit son lieu de résidence, pourra s’épanouir et contribuer au développement de l’Afrique.