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Commercialisation arachidière : L’usine de la SONACOS à Ziguinchor dans l’attente de ses premières graines
L’usine de la Société nationale de commercialisation des oléagineux (SONACOS) à Ziguinchor (sud) n’a encore reçu aucune graine d’arachide, huit jours après l’ouverture officielle de la campagne arachidière, une situation qui suscite l’inquiétude des acteurs locaux de la filière.
Le Syndicat national des travailleurs des industries des corps gras, Samuel Ndour, en visite de supervision du déroulement des opérations de collecte d’arachide, lundi à Ziguinchor, a dénoncé cette situation qui menace les huileries locales et les 2000 emplois dépendant de la filière arachidière dans cette région.
“Après une semaine de campagne arachidière, Ziguinchor a reçu zéro camion au niveau de l’usine de SONACOS. Cette situation nous inquiète au plus haut point”, a souligné le syndicaliste au cours d’un point de presse.
“L’année dernière, nous avions reçu 28.000 tonnes sur un objectif de 150.000 tonnes. La situation risque d’être pire cette année”, estime Samuel Ndour qui dénonce la “concurrence déloyale” des opérateurs étrangers.
“Des opérateurs étrangers sont allés jusque dans les villages pour acheter des graines et ramasser l’arachide au bord des champs. L’intervention de ces étrangers empêche l’industrie locale de vivre. C’est cette industrie locale qui paie les imports, crée de l’emploi. Un pays sans industrie ne peut pas se développer”, a-t-il souligné.
“Plus de 6000 emplois pérennes sont menacés entre Kaolack, Louga, Diourbel, Dakar et Ziguinchor. Si les autorités ne font rien, ce sera la catastrophe”, a renchéri le secrétaire général national des travailleurs des industries des corps gras.
Les syndicalistes des huileries locales n’écartent pas de mettre à exécution un plan de lutte pour “redresser les choses”.
“Nous allons aviser les plus hautes autorités et les autres autorités administratives des différentes régions. Si les choses ne bougent pas, nous serons obligés d’être en ordre de bataille avec l’organisation de marches jusqu’au ministère du Commerce”, menace Samuel Ndour.
“Il est encore temps de rectifier le tir. Plusieurs tonnes de graine sont entre les mains des étrangers, mais les graines ne sont pas encore sorties du territoire national. Il faut faire quelque chose sinon ce sera la mort programmée de toutes les huileries locales”, a-t-il mis en garde.