Criminalisation de l’homosexualité : BBY Thiès maintient son orientation
Passant l’oral de l’association And samm jikko yi, les ténors de la Coalition Bby à Thiès n’ont pas fait dans la langue de bois ou le compromis pour défendre leur position, qui est de ne pas criminaliser l’homosexualité plus qu’elle ne l’est déjà dans ce pays.
La campagne pour la criminalisation de l’homosexualité est relancée au Sénégal, le temps des élections législatives. L’association And sàmm jikko yi, qui porte le combat, a indiqué que sur les 8 coalitions en lice pour le scrutin du 31 juillet 2022, seules 4 se sont engagées dans la lutte contre l’agenda Lgbt en signant la charte d’engagement. Il s’agit de Bunt-bi, Wallu Senegaal, Yewwi askan wi, Nàtaange askan wi. Parmi les 17 points soumis aux coalitions, il y a la criminalisation de l’homosexualité, l’arrêt de l’agenda Lgbt, l’instauration de la peine de mort au Sénégal, le contrôle de l’action gouvernementale, l’évaluation des politiques publiques, entre autres. La Coalition Benno bokk yaakaar ne trouve pas l’intérêt ou l’opportunité de signer ladite charte, surtout que les relations sexuelles entre homosexuels sont déjà sanctionnées sévèrement par la loi.
Dr Augustin Tine, tête de liste de la Coalition Bby dans le département de Thiès, Abdou Mbow, 1er vice-président à l’Assemblée nationale, et Maodo Malick Mbaye, Directeur général de l’Agence nationale de la maison de l’outil (Anamo), étaient hier les invités du Jury de la ligue des imams et prédicateurs de Thiès. Ils ont tour à tour défendu la position du Sénégal sur la question de l’homosexualité. «Le président de la République a été clair par rapport à la question de l’homosexualité. Tant qu’il est là, ce ne sera jamais légalisé au Sénégal. Une certaine opposition attend toujours la période des élections pour agiter cette question. Je suis chrétien de confession et pratiquant. Monseigneur André Guèye, évêque de Thiès, a été aussi sans ambages sur cette question. Ni la religion chrétienne ni celle musulmane ne tolèrent les actes contre-nature. Je me suffis à la position du président de la République qui est contre l’homosexualité», a déclaré le directeur de Cabinet politique du président de la République, Dr Augustin Tine. Dans le même sillage, Abdou Mbow, 1er vice-président de l’Assemblée nationale, a souligné : «Je suis député au parlement de la Francophonie. Au Canada en 2014, j’avais défendu la position du Sénégal qui est contre l’homosexualité.» Mieux, poursuit-il, «à l’Assemblée nationale du Sénégal, je fais partie du bureau qui avait rejeté la proposition de loi présentée par nos collègues de l’opposition. Si je devais le refaire, je le referais. On a une loi qui date de 1961. Le Code pénal et le Code de procédure pénal condamnent les actes contre-nature. Cela renvoie à l’homosexualité, au lesbianisme, à l’homophilie, etc. La loi de 1965 sur la même question est venue renforcer la condamnation de l’homosexualité. Dans cette proposition de loi, les requérants ont juste fait des commentaires en les spécifiant. Les députés de la majorité présidentielle se sont basés sur la loi de 1965 pour dire que cette proposition de loi n’est pas recevable. Le Code pénal et le Code de procédure pénal condamnent l’homosexualité. Si cette loi n’existait pas, je serais le premier à la voter. L’homosexualité ne sera jamais tolérée au Sénégal. D’ailleurs, le président de la République rejette tout financement provenant des lobbies Lgbt dans notre pays», a affirmé le parlementaire.