
Dialogue national : Le CDEPS appelle à une réforme en profondeur pour garantir la liberté de la presse
Le Conseil des Diffuseurs et Éditeurs de Presse du Sénégal (CDEPS) a annoncé sa participation au Dialogue national initié par le président de la République. Dans un communiqué rendu public ce lundi 26 mai, le CDEPS souligne que ce dialogue intervient dans un contexte tendu entre le nouveau régime issu de la troisième alternance politique et les acteurs de la presse. L’organisation dénonce des mesures gouvernementales récentes ayant « porté atteinte à la crédibilité de la presse en tant qu’entreprise citoyenne et compromis la viabilité économique des organes de presse. »
Le document parvenu à PressAfrik indique que « ces mesures, perçues comme tendant à museler la presse, ont été durement ressenties. » Le CDEPS rappelle que malgré les multiples interpellations et combats menés, « aucune réponse positive ni écoute compréhensive » n’a été accordée par les autorités. À l’heure du dialogue, le conseil estime que « ce rendez-vous national doit être l’occasion de rappeler les difficultés économiques et administratives que traversent les entreprises de presse. » Il réaffirme que la liberté de la presse, consacrée par les articles 8, 10 et 11 de la Constitution sénégalaise et par les instruments internationaux cités dans le Préambule, doit être protégée de manière effective.
Ainsi, le CDEPS propose que « l’un des objectifs du Dialogue national soit la sanctuarisation de la liberté de la presse, notamment par la révision du Code de la presse, du Code pénal et du Code de procédure pénale, en ce qui concerne les délits de presse et les procédures qui y sont liées. »
L’organisation suggère également « de modifier le Code électoral pour mieux intégrer la presse privée dans les dispositifs relatifs à la propagande et à la publicité durant les périodes électorales. »
Enfin, le CDEPS appelle à l’élaboration d’une Stratégie nationale d’Information et de Communication (SNIC) pour accompagner les mutations du secteur. Cette stratégie devrait reposer sur plusieurs piliers « transformation numérique des médias, fiscalité adaptée aux secteurs stratégiques, financement structurant, renforcement des capacités et promotion de champions nationaux dans la presse et les télécommunications. » Pour le CDEPS, il est temps de penser les médias comme « un levier central de souveraineté, de développement et de cohésion nationale. »