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Dialogue national : Voici l’intégralité du discours du Président Bassirou Diomaye Faye

Le Président Bassirou Diomaye Faye a présidé ce mercredi 28 mai 2025, l’ouverture officielle de la rencontre consacrée à l’amélioration du système politique sénégalais.

 

Monsieur le Président de l’Assemblée nationale,

Monsieur le Premier Ministre,

Mesdames, Messieurs les membres du Gouvernement,
Honorables Députés,
Madame  la Vice-président du Conseil constitutionnel,
Monsieur le Premier Président de la Cour suprême,
Monsieur le Premier Président de la Cour des comptes,
Monsieur le Premier Président de la Cour d’appel de Dakar,Monsieur le Président  de la Commission électorale                                  nationale autonome,

Monsieur le Président du Conseil de régulation de l’Audiovisuel,
Monsieur le Président du Haut Conseil du Dialogue social,
Notabilités religieuses et coutumières,

Mesdames, Messieurs les représentants de la société civile,

Mesdames, Messieurs les représentants des syndicats et des organisations  socio- professionnelles,

Chers invités, en vos rangs, titres et qualités,
Mesdames, Messieurs,
Nous voici rassemblés, dans le cadre du dialogue, pour la deuxième fois depuis mon accession à la magistrature suprême. Pour cette année, nous ouvrons des concertations larges et inclusives autour d’un thème d’intérêt national : le Système politique.
En assistant à cette belle rencontre, qui réunit toutes les forces vives de la Nation, nous répondons à l’injonction du respect de la date codifiée dans le calendrier républicain.
Ce dialogue en temps de paix nous enracine davantage dans la tradition continue  de  concertation   et  de
préservation d’une paix sociale qu’il nous incombe de construire en permanence.
Mesdames, messieurs,
L’implication de toutes les sensibilités de notre société, dans la gouvernance institutionnelle de l’État est, s’il en était encore besoin, une preuve de plus de la rupture systémique qui traverse aujourd’hui toute l’action publique.

Ma conviction profonde est qu’au-delà des acteurs politiques, lorsqu’il s’agit de se projeter dans le temps long des réformes qui façonnent notre Système politique, toute la société a voix au chapitre. Ainsi devons-nous définir, par la quête du consensus et par les délibérations collectives, la charpente institutionnelle et normative qui préfigure la vie de notre société politique.

C’est toute la vertu d’un Dialogue organisé en temps de paix, non pas donc pour juguler une tension socio- politique stressante pour toute la collectivité, mais pour écrire, ensemble, des pages encore plus belles de notre récit politique national.
Mesdames, Messieurs
L’expression « le Sénégal est un pays de dialogue » n’est pas le fruit du hasard. Nous la devons à un héritage consolidant de pencoo et de diiso, à une conscience politique mûrie par l’histoire et à une culture de la pondérance héritée de nos devanciers.
Notre responsabilité c’est de préserver cet héritage et de transmettre le flambeau intact. Au demeurant, nous devons nous garder de l’immobilisme ou du statut quo. Nous devons interroger régulièrement les dynamiques sociétales dans notre cher pays.
En effet, les tensions qui ont traversé le Sénégal sont encore trop vivaces pour être oubliées. Des vies ont été fauchées. Des familles pleurent encore leurs morts. Des blessures morales attendent d’être pansées.
En ma qualité de Président de la République, je m’incline avec respect devant la mémoire de toutes les victimes qui, de l’indépendance à nos jours, jalonnent le douloureux chemin de notre marche vers une démocratie achevée. J’exprime à leurs familles, à leurs amis et à leurs compagnons de lutte, la solidarité de la Nation.
Mon rôle en tant que garant de l’unité nationale est de tendre la main à toutes et à tous, pour rassurer, rassembler, apaiser et réconcilier afin de conforter la paix et la stabilité indispensables au développement économique de notre pays. Dans cette dynamique, gouvernement assumera la plénitude de sa mission. L’opposition sera respectée et exercera librement ses droits, dans le respect de la loi.
Mesdames, Messieurs,
L’histoire politique récente de notre pays, nous commande de réformer pour la postérité. Réformer pour renforcer les acquis démocratiques et garantir davantage la stabilité de nos institutions ;
Réformer pour expurger de notre système électoral tous les germes de dissensions, notamment entre pouvoir et opposition.
Aujourd’hui, notre démocratie ne saurait faire davantage l’économie d’une réflexion sur:
la rationalisation du calendrier électoral ; la création d’une Commission électorale nationale indépendante ;
le fonctionnement des organes chargés de l’organisation des élections ; l’accès au fichier électoral et sa gestion ; la rationalisation des partis politiques et leur financement ; le rôle de la justice dans le processus électoral ; la dématérialisation du processus électoral ; le statut de l’opposition qui doit avoir un contenu réel ; l’inscription automatique des primo- votants ; la durée des campagnes électorales;

ou encore sur les modalités du parrainage , entre autres.

Ces concertations, heureusement organisées en dehors de toute échéance électorale, nous offrent une opportunité unique de réfléchir, avec sérénité et lucidité, sur l’avenir de notre système politique. Ensemble, nous avons la responsabilité de repenser nos institutions, en nous appuyant sur les principes fondamentaux de la démocratie, le respect des libertés individuelles et collectives, ainsi que sur les réformes constitutionnelles et législatives indispensables.
Les Sénégalaises et les Sénégalais ont eu l’opportunité de contribuer activement à cette réflexion en soumettant plus de treize milles (13.000) propositions sur la plateforme Jubbanti, lancée le vendredi 09 mai 2025. Au-delà de la forte attente de nos compatriotes quant aux résultats de ces assises,  cet  engouement  traduit  un encouragement pour tous les participants et un appel pressant au sens des responsabilités afin d’arriver à des consensus forts et productifs.
Le peuple sénégalais vous observe !
Mesdames, Messieurs,
Je voudrais, à cet instant solennel, adresser mes vives félicitations au Facilitateur général du Dialogue national 2025, Docteur Cheikh GUEYE, pour avoir accepté de conduire les travaux.
Monsieur le facilitateur général, votre intégrité    reconnue    et    votre attachement indéfectible aux valeurs républicaines seront, j’en suis convaincu, des gages de réussite de ce processus. Je tiens également à saluer, avec respect et gratitude, l’ensemble des acteurs qui ont répondu à l’appel du dialogue.
Votre présence ici aujourd’hui témoigne de votre attachement à la République, à la paix civile, et à la grandeur de notre démocratie. Je forme le vœu ardent que vos échanges soient empreints de responsabilité,   d’écoute   et   de dépassement de soi ; qu’ils soient féconds en propositions audacieuses et réalistes, et qu’ils soient guidés, à chaque instant, par l’intérêt supérieur du Sénégal.
Sur ce, fort de notre engagement commun et de mon attachement indéfectible aux valeurs démocratiques et à la cohésion nationale, je déclare ouverts les travaux du Dialogue national sur le Système politique.
Que Dieu bénisse le Sénégal.
Je vous remercie de votre attention.

 

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