Dialogue politique – Un religieux suggère des ‘’attitudes conciliantes’’ pour décrisper le climat politique
Serigne Dial Thiaw Lahi, fils du khalife général des layènes, a invité lundi les acteurs politiques à adopter des ‘’attitudes conciliantes’’, chose inhérente, selon lui, à un ‘’dialogue fructueux et apaisé pour sortir des situations tendues’’.
Serigne Dial Thiaw Lahi, par ailleurs chef de cabinet du khalife général des layènes, s’exprimait en marge d’une audience accordée au Groupe de facilitation, qui est composé d’Alioune Tine, du professeur Babacar Guèye et d’autres personnalités de la société civile.
En faisant allusion à une maxime attribuée au théologien musulman Al-Ghazali, il a invité les acteurs politiques et tous les Sénégalais, à ‘’ne pas rester figés dans des convictions, mais plutôt aller vers des consensus en adoptant des attitudes conciliantes’’.
Selon le fils du khalife, qui s’est réjoui de cette initiative pour la préservation de la paix au Sénégal, ‘’le Groupe de facilitation ne doit pas limiter ses consultations aux seules autorités religieuses, il devra aller à la rencontre de tous les citoyens sénégalais qui doivent apprendre à mieux écouter leur prochain’’.
‘’Tout le monde aspire à vivre dans la paix et la tranquillité’’, a-t-il rappelé.
‘’Nous sommes dans un pays de croyants et à chaque fois que nous sommes face à de telles situations périlleuses, il nous semble utile de retourner aux autorités religieuses pour les appeler à la rescousse’’, a de son côté déclaré le professeur Babacar Guèye, concernant les raisons de la visite du Groupe de facilitation.
Il a réitéré son appel envers les acteurs politiques concernés à aller vers des ‘’compromis acceptables’’.
La visite du Groupe de facilitation survient à la veille du procès pour viol présumé de l’opposant Ousmane Sonko. Ce procès s’était ouvert mardi dernier à Dakar avant d’être renvoyé en huitaine en audience spéciale.
A la veille de sa comparution, des heurts avaient éclaté entre forces de l’ordre et manifestants à Ziguinchor (sud), avant de se prolonger le jour du procès et les jours suivants dans cette ville du sud du pays, ainsi que dans plusieurs quartiers de Dakar.
Ousmane Sonko est inculpé de viol et placé sous contrôle judiciaire depuis début 2021. Ses avocats, présents au tribunal, ne se sont pas prononcés sur le renvoi de l’audience.
Des manifestations consécutives à son interpellation en mars 2021 ont engendré la mort d’une quinzaine de personnes et d’importants dégâts matériels.
Dans une autre affaire judiciaire, Ousmane Sonko a été condamné, lundi 8 mai, à six mois de prison avec sursis par la cour d’appel de Dakar pour diffamation et injure publique à l’encontre du ministre du Tourisme et des Loisirs, Mame Mbaye Niang.
La cour d’appel a confirmé sa condamnation en première instance à verser des dommages et intérêts de 200 millions de francs CFA au plaignant.
Le ministère public avait requis une peine de deux ans de prison, dont un an ferme à l’encontre de M. Sonko, poursuivi pour faux, usage de faux, diffamation et injure publique.
Le procureur avait également demandé au juge d’ordonner l’arrestation immédiate de l’opposant, absent à l’audience.
Si la décision de la cour d’appel est confirmée en cassation, l’opposant deviendra inéligible et ne pourra donc pas se présenter à l’élection présidentielle du 25 février 2024 pour laquelle il s’est déclaré candidat.
Selon plusieurs médias, il s’est pourvu en cassation en espérant obtenir l’invalidation de la décision de la cour d’appel de Dakar.