
Gaz, bauxite, défense, pêche.. : une nouvelle ère bilatérale entre la Guinée et le Sénégal
En visite officielle à Conakry, après une étape en Côte d’Ivoire et avant la Sierra Leone, le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko a réaffirmé, aux côtés du président de la République de Guinée, le Général Mamadi Doumbouya, sa volonté de faire entrer la coopération sénégalo-guinéenne dans une nouvelle ère.
« Je suis venu aujourd’hui pour qu’ensemble nous puissions catapulter, j’ai choisi bien le mot, il s’agit de catapulter cette relation pour lui faire prendre son envol. », a déclaré Ousmane Sonko devant la presse nationale et internationale, insistant sur la nécessité de dépasser une décennie d’inaction diplomatique et de faire des avancées concrètes.
Une dynamique avait déjà été relancée il y a quelques jours à travers une commission mixte dirigée par les ministres des Affaires étrangères des deux pays. Celle-ci a permis la signature d’une quinzaine d’accords couvrant des domaines stratégiques tels que la pêche, l’aquaculture, la défense et l’enseignement supérieur.
Saluant ces efforts, le Premier ministre sénégalais a également mis en avant la nécessité d’une approche intégrée de la gestion des ressources naturelles, citant les exemples du gaz au Sénégal et de la bauxite en Guinée. « La jonction entre ces deux nous permet d’ajouter de la valeur à chacune de nos ressources », a-t-il estimé, appelant à mutualiser les efforts pour éviter l’exportation brute des matières premières et ainsi créer davantage de richesse pour les deux peuples.
Faisant écho à une recommandation du Général Mamadi Doumbouya, les deux dirigeants ont annoncé la création d’un comité technique pour travailler de manière accélérée sur les orientations retenues.
Sonko a élargi sa vision à l’échelle régionale, en soulignant : « La Guinée ne partira pas loin sans le Sénégal… Mais le Sénégal n’ira pas très loin sans tous ces pays, la Mauritanie, la Guinée… » Il a ainsi plaidé pour une intégration sous-régionale renforcée, citant en exemple l’Union européenne, les pays du Golfe et les dragons asiatiques.
Pour Sonko, les défis actuels exigent que les pays ouest-africains dépassent les clichés et malentendus, au profit d’objectifs économiques partagés : « Les enjeux que nous devons avoir devant nous sont plus importants que les divergences ».