La CPI délibère sur l’avenir judiciaire de Laurent Gbagbo
Le procès de l’ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo, et de l’ex-leader des Jeunes patriotes, Charles Blé Goudé, avait démarré en janvier 2016. Tous deux avaient été acquittés en première instance, début 2019, de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre, dans le cadre des violences commises entre décembre 2010 et avril 2011, à la suite de l’annonce des résultats de la présidentielle. La Cour pénale internationale (CPI) doit statuer, ce mercredi 31 mars, sur ces acquittements.
L’un des premiers gros temps fort de ce procès, c’est l’intervention de l’équipe de Fatou Bensouda. Le bureau du procureur présente de nombreux documents et appelle près de 80 témoins à la barre, dont des responsables militaires et politiques. Son but : montrer que Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé faisaient partie d’un « cercle restreint », qui avait établi un « plan commun » pour se maintenir au pouvoir, au lendemain de résultats contestés fin 2010, et cela passait par la commission d’actes de violence.
Après deux ans d’audiences, le procès bascule, les juges ne sont pas convaincus par les accusations du bureau du procureur. Ils permettent à la défense de Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé de plaider l’acquittement, sans présenter leurs témoins.
Les conseils de l’ex-président ivoirien insistent sur un point. Le procureur n’a pas suffisamment de preuves pour relier de manière rigoureuse les victimes aux quatre incidents allégués de ce procès. Ils remettent par ailleurs en question l’indépendance et la fiabilité des expertises médico-légales présentées par le procureur.
Mi-janvier 2019, les juges de la chambre préliminaire acquittent les deux prévenus. Le juge-président Cuno Tarfusser va même jusqu’à parler de la « faiblesse exceptionnelle » du dossier du procureur.
Le délibéré sera rendu en direct à 15h ce mercredi après-midi, à La Haye.