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Le travail de Djibril Tamsir Niane salué par un proche
L’écrivain et historien guinéen, Djibril Tamsir Niane, décédé dans la nuit de dimanche à lundi, avait abattu un travail remarquable pour la connaissance de l’histoire de l’Afrique en général et du peuple mandingue, a salué le gestionnaire de sa bibliothèque personnelle, Mohamed Kansere Keïta.
’’Beaucoup de choses me lient à Djibril Tamsir Niane qui était un ami intime à mon père, un membre de la lignée de Soundjata Keïta qu’il a connu quand il faisait ses recherches dans le Manden pour les besoins de la rédaction de son ouvrage consacré à ce grand souverain du Mali’’, a-t-il rappelé dans un entretien avec l’APS.
Djibril Tamsir Niane est décédé dans la nuit de dimanche à lundi à Dakar, à l’âge de 89 ans des suites d’une longue maladie. Spécialiste de l’Empire du Mali, Djibril Tamsir a notamment écrit Soundjata ou l’épopée mandingue.
Mohamed Kansere Keïta a renseigné que son père a mis l’historien guinéen en rapport avec des griots maliens pour recueillir les traditions orales. Son père lui confia à Djibril Tamsir Niane quand il avait moins de six ans.
C’était un homme honnête, un homme qui aimait sa famille. Malgré son âge avancé, il aimait son travail. Il pouvait passer toute une nuit à écouter son magnétophone pour décrypter ce qu’il avait collecté dans sa bibliothèque’’, a témoigné Keïta qui se considère comme son ‘’bras droit’’.
L’écrivain et historien guinéen a fait un ‘’travail remarquable’’ lors de la rédaction de l’ouvrage collectif sur l’Histoire générale de l’Afrique et mais aussi à la Fondation Léopold Sédar Senghor dont il a été le premier président, a-t-il fait savoir.
Avant son départ, a ajouté Keïta, il a eu à organiser à Dakar, un colloque sur ‘’les traditions orales du Gabou’’, un ancien royaume mandingue qui couvrait une partie des Etats actuels du Sénégal, de la Gambie et de la Guinée-Bissau.
Il n’a pas pour autant croisé les bras puisqu’il a continué à faire des recherches en dépit de son âge relativement avancé, a-t-il dit, soulignant qu’il a pris la décision de mettre fin à sa carrière littéraire après la publication de son dernier ouvrage intitulé ‘’Le charte de kourakan- fouga’’, considérée comme la consistitution de l’empire du Mali.
Mohamed Kansere Keïta a salué le grand rôle joué par l’historien guinéen dans la connaissance de l’histoire du peuple mandingue. Selon lui, ‘’c’est grâce à lui que beaucoup se sont intéressés à l’histoire du mandingue, parce qu’il a fait un travail remarquable’’.
’’Certes, il y a des choses qu’il n’a pas eu le temps de publier sur l’histoire mandingue parce qu’il disait chaque fois +Il faut dire ce qu’il y à dire et taire ce qu’il y a à taire+’’, a-t-il témoigné pour expliquer que le défunt connaissait beaucoup de ‘’secrets’’ sur les Mandingues mais ne les a pas publiés par devoir de réserve.
’’L’histoire mandingue se transmettait de génération en génération et de bouche à oreille’’, a-t-il rappelé pour saluer le travail remarquable abattu par Djibril Tamsir Niane dans la vulgarisation de la tradition orale comme source de l’histoire mandingue.
’’Il a des origines sénégalaises par son père qui est un toucouleur du Fouta. Dans le cadre de la colonisation, il allait travailler en Guinée. Sa mère est d’origine guinéo-malienne. Autant, il est Guinéen, Sénégalais et Malien. Tout ce qui touchait ces trois pays le touchait dans son for intérieur’’, a-t-il rappelé.