Les réponses du Président Macky Sall aux questions sur le Programme de résilience économique et sociale et le Plan de relance de l’Économie
La Covid-19, avec ses conséquences multiformes, est venue ralentir les progrès économiques et sociaux enregistrés par notre pays ces dernières années. Face à cette situation, le Gouvernement a mis en place le Programme de Résilience Économique et Sociale (PRES) qui a été conçu et exécuté afin de soulager les ménages, les entreprises et la diaspora sénégalaise. Et pour cela il fallait immédiatement consolider la résilience du pays et en même temps adopter et mettre en œuvre un plan d’endiguement et de riposte sanitaire.
En ce qui concerne le soutien aux ménages, 1.100 000 familles ont pu bénéficier de l’appui de l’État à travers la distribution de kits alimentaires pour un montant total de 69 Milliards de francs. Cependant, quelques difficultés ont été notées dans la distribution des vivres, qui ont été très vite corrigées. Toutefois, l’objectif poursuivi à savoir soulager nos concitoyens les plus vulnérables a été largement atteint.
Au demeurant, cette opération de grande envergure a permis de jeter les jalons d’une restructuration du registre national unique et de la cartographie des bénéficiaires, pour mieux préparer notre pays à d’éventuelles crises similaires.
Sur le secteur privé
Des mesures importantes ont été prises, visant notamment à consolider le cadre macro-économique, préserver l’emploi et la compétitivité des entreprises.
Elles concernent notamment le remboursement de crédit de TVA dans des délais accélérés, la subvention correspondant aux retenues d’impôts et taxes sur les salaires, le paiement des dettes fournisseurs de l’État, le mécanisme de financement en partenariat avec le secteur bancaire, le crédit hôtelier et touristique, etc.
A la fin du mois de juin 2020, tous les textes d’application avaient été mis en œuvre. Des efforts importants, en termes de communication, ont également été déployés en vue de vulgariser les dispositifs auprès des ayant-droits potentiels. Dans le cadre du PRES, en complément aux mesures générales proposées, les PME ont bénéficié des mesures spécifiques suivantes :
- Un différé de déclaration et de paiement d’impôts et taxes jusqu’au 15 juillet 2020 si la PME est impactée et maintient ses salariés ;
- Remises et suspensions d’impôts si la PME est impactée et maintient ses salariés ;
- Suspension du recouvrement de la dette fiscale et douanière si la PME est impactée et maintient ses salariés ;
- Paiement des créances échues du secteur privé sur l’État, dans les conditions prévues, si la PME détient une créance sur l’État ;
- Une PME exerçant dans un secteur très impacté, en sus des mesures fiscales générales, bénéficie des mesures financières spécifiques dédiées aux secteurs les plus impactés (secteur touristique, la culture, la presse etc…) ;
- La PME peut bénéficier de l’enveloppe de 100 milliards FCFA dévolue au Guichet PME du mécanisme de financement de 200 milliards FCFA avec une garantie de l’État à hauteur de 50%. Elle a ainsi la possibilité de disposer de crédits de trésorerie ou d’investissement à 3,5% sur des maturités pouvant aller jusqu’à six ans. Beaucoup de PME ont pu bénéficier de ce mécanisme ;
- La PME qui avait un prêt au niveau des banques ou institutions de microfinance a également la possibilité de bénéficier d’un report d’échéances. À date, un encours de 300 milliards de FCFA a fait l’objet de reports d’échéances par les banques pour toutes les catégories d’entreprises y compris les PME ;
- La PME peut aussi bénéficier de l’appui de la DER si elle est incluse dans le portefeuille de cette structure.
Dans le cadre du plan de relance, les PME pourront également bénéficier du mécanisme de financement qui sera mis en place pour soutenir les investissements et les Besoins en Fonds de Roulement (BFR).
Sur l’éducation
Le Gouvernement a pris les mesures idoines, dès le début de la crise, pour soutenir le système éducatif notamment les établissements privés. Une enveloppe financière exceptionnelle de deux (02) milliards de FCFA leur a été allouée dans le cadre du fonds Force Covid-19. Cette enveloppe se répartit comme suit :
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- 1 milliard FCFA pour les entreprises relevant du ministère de l’Éducation nationale qui vient en sus de la subvention de 1,29 milliard FCFA traditionnellement allouée qui a été totalement payée en vue de permettre aux établissements de prendre en charge les investissements exigés par le protocole sanitaire, gel, systèmes de lavage des mains, thermoflash ;
- 700 millions FCFA pour les établissements d’enseignement supérieur ;
- 300 millions FCFA pour les écoles de formation professionnelle.
Sur le soutien à la diaspora
La diaspora sénégalaise a été profondément affectée par la Covid-19, raison pour laquelle l’État a rapidement mis en place une dotation d’un montant total de 12,5 milliards FCFA qui ciblait prioritairement (i) les Sénégalais de l’extérieur en situation de précarité, (ii) les Sénégalais en situation de vulnérabilité, (iii) les Sénégalais en cours de régularisation de séjour, (iv) les Sénégalais évoluant dans le secteur informel et les vaillants retraités des foyers très exposés (v) les étudiants non allocataires d’aides universitaires, (vi) les étudiants non boursiers et non bénéficiaires de l’aide de crise ou l’assistance sociale du pays d’accueil, (vii) les Sénégalais bloqués dans les pays autres que leurs pays de résidence et dans les zones de transit, (viii) les familles des malades et/ou victimes de la Covid-19. Les compatriotes remplissant les conditions requises ont pu faire une demande d’aide financière auprès des ambassades et consulats qui assurent la répartition et le suivi de ces fonds. Un comité de gestion de cette aide est créé et placé, dans chaque juridiction, sous la présidence de l’ambassadeur du Sénégal.
Sur la santé et nouvelles technologies
Au cours de ces dernières années, le Sénégal a déployé des efforts considérables pour le développement de son système sanitaire, notamment à travers l’augmentation progressive du budget alloué au Ministère de la Santé et de l’Action sociale (198,8 milliards en 2019 contre 106,3 milliards FCFA en 2011, soit une hausse de 87%).
Malgré ces efforts, la pandémie de la Covid-19 a montré un besoin de renforcement du système sanitaire national, notamment en termes de ressources humaines, d’établissements et d’équipements médicaux, de disponibilité et d’accessibilité des médicaments.
Ainsi, l’État du Sénégal a décidé de renforcer le système de santé d’une part par le recrutement de 500 médecins et de 1 000 agents de santé, notamment des infirmières, infirmiers et sages-femmes ainsi que des personnels de soutien, d’autre part sur la période 2020 – 2024, dans le cadre du plan de relance, nous allons mobiliser 500 milliards de francs pour la mise en œuvre du programme de modernisation du secteur de la santé et de l’action sociale, par le renforcement de certains hôpitaux qui vont passer au niveau 4, comme l’hôpital Principal de Dakar, Dalal Jamm de Guédiawaye, d’autres dans les régions au niveau 3 et par la construction de nouveaux hôpitaux et centres de santé.
Par ailleurs, la pandémie et les mesures sanitaires ont contribué à une augmentation globale de la demande d’outils numériques (télétravail, consultation à distance, télémédecine, etc.), de l’utilisation de l’internet et des transferts de paiements électroniques.
Le PREN prévoit des investissements dans ce secteur dont l’accélération de la réalisation du Parc des technologies numériques (PTN) pour favoriser la promotion de l’innovation et du développement des services numériques devant bénéficier à tous les secteurs y compris la santé.
De façon globale, le développement du numérique permettra d’accélérer la digitalisation de l’économie. Dans le secteur de la santé, le Programme de Digitalisation du Secteur de la Santé (PDSS) a été validé. Il est composé de plusieurs projets digitaux dont le dossier patient partagé, la télémédecine, le système d’information hospitalière. Ces projets seront financés dans le cadre du nouveau plan d’investissements du secteur de la santé 2020-2024.
Les patients pourront être consultés à distance par des médecins spécialistes sans faire des centaines de kilomètres de déplacements. Avec cette télémédecine, les dépenses en santé des patients vont baisser.
La gestion des ambulances et des lits se fera désormais en temps réel. Ce qui va régler le problème des évacuations sanitaires infructueuses des patients de structures à structures à la recherche de lits disponibles.
Sur l’accompagnement du secteur touristique
Le tourisme est l’un des secteurs les plus impactés par la pandémie de la COVID-19. Avec la fermeture des frontières et des espaces aériens, le secteur a subi un arrêt d’activité quasi-total. Dans le cadre du PRES, l’État a accompagné le secteur touristique avec un renforcement des capacités financières du crédit hôtelier et touristique. Aussi, la réquisition de certains hôtels pour le confinement des cas contacts a permis auxdits hôtels d’avoir une activité minimale afin de couvrir des charges incompressibles. Le renforcement du crédit hôtelier géré par la BNDE pour le compte de l’État permet d’accompagner ces entreprises afin qu’elles puissent faire face aux charges incompressibles, notamment les salaires, les factures d’eau et d’électricité ainsi que le loyer. Ce financement permet de couvrir les besoins en fonds de roulement pour trois (3) mois. Les conditions et procédures d’accès au financement ont été assouplies. Ainsi, la durée de remboursement du crédit est de 5 ans et le différé d’amortissement d’emprunt passe de 18 à 24 mois.
Plus de 8,4 milliards FCFA de crédits ont été accordés à ce jour aux entreprises évoluant dans l’hébergement, les agences de voyage, les restaurants ainsi que les guides et artisans.
Dans le cadre de la relance, l’Etat va continuer d’accompagner ce secteur en renforçant le crédit hôtelier pour soutenir l’investissement, en réhabilitant les sites culturels inscrits au patrimoine mondial et en faisant la promotion du tourisme local. Les hôteliers auront également la possibilité de bénéficier des crédits d’investissement du mécanisme de financement de la relance afin de mettre à niveau leurs réceptifs.