
Ramadan-Carême : Des chrétiens chez Borom Darou pour le « Ndogou »
En cette période d’abstinence des musulmans (Ramadan) et des chrétiens (Carême), Serigne Mame Thierno Mbacke Borom Darou a reçu, avant-trier, des jeunes de confessions différentes autour d’un partage de Ndogou à son domicile à Dakar, rapporte Walf. « Ils ont fait les choses à l’image du Sénégal, dit le guide religieux en substance, en présence d’un prêtre et d’une religieuse. « L’unité et la cohésion sociale, c’est ce qu’enseignent les religions. Les jeunes ont un rôle important dans celte mission pour le Sénégal. Chacun, dans ses convictions, ses croyances, contribue à faire avancer les choses », laisse entendre l’hôte des jeunes. Et de prêcher : « Tous les chemins mènent à Dieu. Il faut faire fi des distinctions et aller de l’avant ensemble. Chacun jouera sa partition pour l’intérêt de tous ».
Pour la religieuse, Sœur Rose Evelyne Sarr, ce rassemblement est un enseignement pour pouvoir vivre la paix, l’unité en celte période bénit des deux religions. Une grâce de vivre le Carême et le Ramadan dans le même mois. C’est un message pour faire vivre l’unité dans les familles et les communautés. Sans elle, nous ne pouvons pas aller loin », prêche-t-elle.
Sociologue et présente à cette rencontre fraternelle, Dr Selly Ba a magnifie le geste de Borom Darou. Elle souligne qu’il n’y a pas assez d’acteurs religieux qui font ce travail au quotidien pour préserver la cohésion, le dialogue interreligieux dans un contexte compliqué avec la montée surtout du fanatisme. « Les gens ne comprennent pas toujours la religion. Il faut des relais pour qu’on puisse toucher d’autres jeunes, le maximum de quartiers afin que les gens puissent davantage discuter, communiquer et prendre conscience des questions de l’ethnie, de la religion, qui sont très sensibles », renseigne-t-elle. Avant de poursuivre : « C’est un modèle à démultiplier au niveau communautaire. On est emporté par les politiques mais les communautés sont plus fortes », soutient-elle. Or Selly Ba encourage les personnes à échanger de temps en temps dans nos religions. Car ces dernières ne sont que des branches d’un arbre commun. Il faut mettre en avant ce qui nous unit plus moins ce qui nous divises », dit-elle, ajoutant qu’avoir un espace où un guide religieux d’une confession reçoit, sans distinction, les fidèles d’une autre religion, est un signal fort. « Ce sont des initiatives qu’il faut encourager, souligne la sociologue « Ce qui nous unit, c’est le Sénégal. C’est l’héritage à préserver. Musulmans et Chrétiens ont des liens proches ou lointains », dit la présidente du Collectif des fidèles qui a initié cette rencontre, Astou Dioum. Elle souligne que la cohésion sociale est une « matière première » pour le Sénégal Ephrem Manga, de l’association des jeunes catholiques renchérit que c’est « le même sang Sénégal qui circule dans les veines.