A la une

Recrudescence des accidents : Ce que les acteurs attendent de l’État

Le Sénégal est encore confronté à une recrudescence des accidents de la route. Le dernier drame date du samedi 3 mai 2025 à Vélingara où une collision entre un bus transportant des écoliers et un camion a fait deux morts et plusieurs blessés graves, renseigne l’Obs. À ce sujet, les acteurs du secteur demandent à l’Etat de revoir les mesures en vigueur et réclament un dialogue inclusif pour trouver des solutions efficaces.

Le Sénégal est frappé depuis quelques années par une recrudescence des accidents de la circulation. Chaque année, le pays enregistre près de 700 décès dus aux accidents de la route. Un chiffre alarmant révélé par Boubacar Diop, secrétaire général de l’agence nationale de sécurité routière (ANASER), le 30 janvier dernier. Malgré les mesures lancées par les autorités pour réduire de moitié le nombre d’accidents de la route qui frappe le plus les régions de Dakar et Thiès d’ici 2030, la série noire continue de perdurer. Toutefois, d’après les responsables des transporteurs, les mesures prises par les autorités se révèlent moins efficaces.

 « L’État doit évaluer les mesures déjà prises »

D’après Momar Sourang, responsable des transporteurs routiers, les accidents de la route ont rythmé la vie de la population sénégalaise au cours de ces dix dernières années. Cependant, face à cette situation préoccupante, il confirme que l’État a fourni des efforts en mettant en place 23 mesures lors d’un conseil interministériel présidé par l’ex-Premier, Amadou Bâ. Mais toutefois, parmi ces mesures, seule celle qui consiste à fermer la circulation interurbaine à partir de minuit est encore en vigueur. Selon lui, cette mesure n’est pas non plus efficace, car la plupart des accidents se produisent actuellement dans la journée. « Il faut donc prendre des mesures, mais il ne faut pas le faire sous le coup de l’émotion.

« Il faut une démarche collaborative »

Et d’ajouter : « Nous n’avons pas posé de sanction. Nous avons appliqué la tolérance zéro avec le Président Macky Sall et avec le nouveau régime. Mais à quoi cela a-t-il servi, alors que les accidents perdurent ? » D’après lui, « ce phénomène est un problème qui concerne plusieurs secteurs ». Il invite donc l’État « à ne pas chercher à résoudre ce problème de manière solitaire ».

Mettre en place un laboratoire d’accidentologie

Momar Sourang a profondément réfléchi aux solutions pour réduire les accidents de la circulation. Selon lui, « l’État doit mettre en place un laboratoire d’accidentologie qui lui permettra d’identifier les véritables causes des accidents ». « En cas d’accident, la police ne fait qu’établir un constat avant de mettre les assurances en jeu. Mais les causes réelles des accidents restent imprécises. On pas d’éléments scientifiques qui nous départage », a-t-il confié. Momar Sourang ajoute que ce laboratoire permettra à l’Etat d’examiner dans le même temps les éléments fréquents en matière d’accidents, avant de prendre des mesures.

Visites techniques, permis de conduire…

Dans l’objectif ambitieux s’inscrivant dans le cadre de la lutte contre les accidents de la circulation récurrents depuis quelque temps, Gora Khouma, secrétaire général des unions des transporteurs routiers, évoque également la responsabilité entière de l’État. Selon lui, les campagnes de sensibilisation lancées par l’État n’ont pas été efficaces. Il estime toutefois que les autorités doivent durcir les mesures, en particulier dans le cadre du système de délivrance des permis de conduire et des visites techniques. Le président a également évoqué l’étroitesse des voies ainsi que la vétusté de la plupart des véhicules de transport. « L’État doit encourager le renouvellement du parc par le biais de primes a la casse, Il faut aussi mettre des aires de repos et obliger les conducteurs à s’arrêter », ajoute-t-il. Il a également évoqué la nécessité de formaliser le secteur et a imploré les autorités de l’Etat de faire sortir les conclusions des états généraux. « On ne peut pas faire sept jours de réunion et que chacun donne son avis sans suite, déplore-t-il.

 

Afficher plus

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page