Les quotidiens continuent de commenter le projet de suppression de certaines mairies, dont celle de Dakar, qui a été annoncé par le ministre des Collectivités territoriales.
La dénonciation de cette mesure ne vient pas seulement des politiciens, mais aussi de dirigeants d’organisations de la société civile, entrés “en guerre contre l’Etat”, écrit Lii Quotidien, selon lequel le Mouvement pour le maintien des villes a été fondé dans ce cadre.
Les fondateurs de ce mouvement estiment que le projet de suppression de cinq grandes mairies, dont Dakar et Thiès (ouest), ne sert, pour la majorité présidentielle, qu’à “maîtriser la carte électorale”, rapporte le même journal.
Selon Tribune, l’initiative est dénoncée également par le Grand Serigne de Dakar et cinquième vice-président de l’Assemblée nationale, Abdoulaye Makhtar Diop.
“Je suis acteur, je ne vais pas assister à cela en téléspectateur (…) Il aurait fallu demander les avis des populations, même par le biais d’un référendum. Il est inacceptable de songer que la ville de Dakar soit supprimée”, a soutenu le député et chef coutumier, cité par Tribune.
Selon Sud Quotidien, 3D, une organisation de la société civile, proteste également contre la volonté du ministre des Collectivités territoriales, Oumar Guèye, de supprimer certains grands conseils municipaux. Cette organisation, très engagée quand il s’agit des élections et de la gouvernance des collectivités territoriales, “sonne la résistance contre la suppression annoncée des villes”, écrit Sud Quotidien.
Au lieu de supprimer des conseils municipaux, “l’urgence serait de penser à une véritable réforme, qui va définitivement permettre de mettre en place des territoires viables et compétitifs”, propose Moundiaye Cissé, le directeur exécutif de 3D, cité par le même journal.
Le Témoin Quotidien relève le paradoxe consistant à supprimer des municipalités au même moment où on cherche à en créer une à Diamniadio (ouest), en plus d’octroyer l’autorisation à une célébrité d’en fonder une autre.
“Dans cette histoire de suppression de villes, la personne la plus à plaindre est le porteur du seau (le ministre des Collectivités territoriales). Mise sous la gestion d’une délégation spéciale, Sangalkam (une commune que dirige le ministre des Collectivités territoriales) avait opposé une résistance qui avait abouti à la mort de Malick Ba”, rappelle le même journal.
Les quotidiens sont également préoccupés par l’évolution du dialogue national lancé par le président de la République.
Selon L’Observateur, le président du comité de pilotage de cette concertation, Famara Ibrahima Sagna, représente “un cas grave pour le palais” (la présidence de la République).
L’ancien ministre de l’Intérieur aurait refusé de parler à un émissaire du chef de l’Etat et aurait boudé les travaux du comité de pilotage en raison d’une audience accordée par le chef de l’Etat au général Mamadou Niang, l’un des facilitateurs de la concertation nationale. “Cette audience aurait déplu et suscité une grande frustration chez le président Sagna, qui n’a pas caché sa désapprobation”, lit-on dans L’Observateur.
Source A aussi s’en mêle, cherchant à connaître le montant du budget alloué au comité de pilotage du dialogue national. Mais un de ses reporters se serait heurté au tempérament de Famara Ibrahima Sagna. “Est-ce que vous me connaissez ? Ne me fatiguez pas. Pourquoi vous m’appelez ?”, lui aurait répondu M. Sagna.
“La pandémie de Covid-19 ne fait pas que des malheureux. Elle fait aussi des heureux. Que ce soit au Sénégal, en France, aux Etats-Unis et un peu partout, le Covid-19 est devenu un puissant objet de communication politique pour les dirigeants, selon l’expert en communication Momar Thiam”, rapporte WalfQuotidien.
Le Covid-19, “les dirigeants en usent à fond pour se tirer d’affaire”, a dit M. Thiam au journal.
EnQuête relaye la vague d’indignation consécutive à la vente aux enfants de gadgets contenant de l’alcool. Les coupables sont à chercher chez “les commerçants véreux qui commercialisent ce produit”, affirme un responsable d’une association d’industriels sénégalais. “Mais la responsabilité de l’Etat est (…) entière”, soutient le même interlocuteur du journal.
Vox Populi s’est intéressé au refus du ministre de la Santé d’alléger les mesures barrières contre la pandémie de Covid-19. “Il faut que tous les Sénégalais respectent les mesures barrières pour nous permettre de remporter cette lutte”, a soutenu Abdoulaye Diouf Sarr en réponse à la demande exprimée par les acteurs culturels. Ils souhaitent être autorisés à dérouler des manifestations publiques, malgré l’intrdiction des rassemblements.
Le Quotidien relaie les précisions faites par la représentante de l’Union européenne au Sénégal, concernant les accords de pêche liant l’Etat sénégalais aux pays européens. “Les accords ont un objectif de bonne gouvernance”, a argué Irène Mingasson, qui “a fait un véritable plaidoyer pour rassurer les acteurs de la pêche” au Sénégal.
L’As s’est entretenu avec l’universitaire Babacar Diop, qui déclare, concernant la crise politique du 17 décembre 1962, que “Mamadou Dia a fait des erreurs”.
Accusé par des proches de Léopold Sédar Senghor de vouloir diriger un coup d’Etat, Mamadou Dia, chef du gouvernement sénégalais à cette époque-là, avait été arrêté. Victime de “son fétichisme de l’amitié envers Léopold Sédar Senghor”, il restera en prison pendant douze ans.
Le Soleil s’est intéressé aux exportations minières sénégalaises, qui ont permis au Trésor public d’encaisser 161 milliards de francs CFA en 2019.
Selon le même journal, le secteur minier a généré 7.951 emplois, dont “95% au profit des nationaux”.
WalfQuotidien minimise le montant des exportations d’or et d’autres minerais de l’année dernière. “Le Sénégal n’a récolté que 161 milliards de francs CFA en 2019”, écrit-il, qualifiant de “marginale”, la contribution des industries extractives au produit intérieur brut du pays.